Tadart g\'Ighil-bouamas

Tadart g\'Ighil-bouamas

Tajmayt et la parole donnée

Le ravin de la discorde

 

 

L'histoire qui se déroulent autour d'un ravin, séparant deux lacets d'une même route menant vers l'école d'Ighil Bouamas n'en fini pas de soulever des interrogations, des questionnements et surtout de malmener les us et coutumes d’antan, tajmayt et la parole donnée.

Ce ravin faisait partie d'une terre appartenant à la famille l'hadj El Mouloud avant que le tracé d'une piste ne l'isole en ravin connu pour ses figuiers de barbarie. Or, ces terres avaient un passé dont une partie , celle comprenant le futur ravin, relèverait des Habous (Nal Djamaa).

 

 

Elles auraient été exploitées par la famille Said Ouali jusqu'au jour où l'un des leurs décida de quitter le village pour aller vivre en Tunisie. Il hypothéqua ce lopin de terre pour 2 000 centimes, prit sa femme et disparu en Tunisie. Ne le voyant pas réapparaître, le prêteur vendit le lopin de terre à l'Hadj El Mouloud au début du 20ème siècle.

L'héritier de Said Ouali revenu en Algerie, s'est installé dans la région de Tizi-Ouzou. Il ne fit aucune démarche, respectueux certainement des us et coutumes en vigueur dans sa société et surtout Tajmayt et la parole donnée, pour récupérer la terre hypothéquée. Après son décès, son héritier se signala au village lors de la mort de son oncle, dans les années 60. Ce dernier, sans héritier,  avait laissé une maisonnette habitée par sa veuve. Tajmayt, dans la pure tradition kabyle, fut sollicitée pour résoudre le problème d'héritage. Elle estima la valeur de la maisonnette à  trois millions de centimes et demanda à l’héritier de choisir entre la maisonnette et sa valeur. L’"héritier" opta pour l'argent que la vieille veuve s'empressa de lui remettre. Il prit l'argent et sen alla rejoindre la région de Tizi-ouzou. Il ne tardera pas à réapparaître. En effet, dès la mort de la vieille veuve, il se présenta au village pour récupérer la maisonnette. Une maisonnette qu'entre temps, la vieille veuve avait revendu à sept millions. Scandalisé, le fameux héritier Said Ouali osa se plaindre à Tajmayt. Les membres de cette dernière lui rappelèrent son empressement à empocher l'argent au lieu de garder la maisonnette à la mort de son oncle.

L'héritier de Said Ouali refit surface en plein guerre civile et engagea une procédure judiciaire près le tribunal d'Ain El Hammam pour faire valoir sa qualité de propriétaire du lopin de terre hypothéqué par son grand père. Le descendant du préteur, résidant à Oran, n'a pu se rendre au tribunal à cause de l’insécurité qui régnait en 1992/94. Le tribunal statua par défaut en faveur du plaignant pour récupérer le lopin de terre, estimé présentement à 600 millions de centimes .

Enhardi par son exploit qui relève plus d'une arnaque que d'autre chose, l'héritier Said Ouali s'aide d'architecte au passé douteux pour étendre son stratagème à d'autres propriétés. Il revint à la charge, appâté par le gain facile, quand un des héritiers de l'hadj El Mouloud entreprit de construire une villa dans le ravin, entre les deux routes. Son nouvel adversaire se trouve être un avocat installé à Alger...

L'affaire du ravin n'en finit pas de faire jaser les villageois mais surtout de malmener ce qui a jusqu'à maintenant fait l'honneur et le bonheur de la société kabyle: Tajmayt et la parole donnée.

 

Salah Athyahia



25/01/2013
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